Amis bienheureux provinciaux, il y a un fléau parisien que vous ignorez.
Certes, loin de la capitale, vous ne devez pas connaitre les joies de l’électricité, de l’eau courante ou de l’hygiène, mais vous avez de la chance car vous échappez au calvaire d’avoir à subir chaque jour les transports en commun parisiens.
Depuis quelques années, les déplacements dans les couloirs sont compliqués par une nouvelle espèce de nuisibles, les mono-neurones au portable (cousins proches des mono-neurones aux journaux gratuits)
Ces braves gens ne peuvent, probablement pour raison médicale, quitter des yeux leurs téléphones (ou leur journaux gratuits) un seul instant sous peine de défaillir immédiatement et de mourir dans d’insupportables souffrances, sans avoir reçu les derniers sacrements qui leur assureraient la paix éternelle.
Résultat des courses, dans tous les couloirs et escaliers, il y a inévitablement un(e) crétin(e) en train de regarder ses SMS (ou de lire un profond article de fond, vital, dans 20 Minutes) au milieu du flux des voyageurs et comme son cerveau surchauffe déjà par cette activité, il (elle) ne peut dignement assurer la navigation de son corps de larve et la solution toute simple, c’est de se mettre au milieu du passage à vitesse réduite.
Quand j’arrive derrière eux, ça me masse les nouilles parce que j’ai tendance à marcher très vite et qu’il faut trouver un moyen se faufiler au milieu de ces troupeaux (parce que souvent, ils sont plusieurs).
Par contre, quand ils arrivent en face de moi, j’ai un nouveau jeu: je me plante sur leur trajectoire, quitte à risquer la collision!
J’ai un rêve de caméra cachée (qui n’aurait même pas besoin d’être cachée vu qu’ils ne font pas attention à tout ce qui se passe autour d’eux): un mec en costume de gorille qui arriverait en face d’eux, ou alors quelqu’un qui pousserait un hurlement au tout dernier moment.